En 1999, Jenny Ecoiffier a visité Praque en famille. Elle y a retrouvé un de ses anciens élèves du stage de l’École d’art américaine de Fontainebleau en 1992. Ce dernier les a emmenés dans des lieux étonnants qu’ils n’auraient pu découvrir seuls. Notamment un endroit, un peu excentré, où les étudiants des Beaux Arts avaient l’habitude de taguer les murs.
Quelques pochoirs l’ont étonnée car très Pop Art, mouvement largement dépassé en 1999. Mais à l’époque du Pop Art, le printemps de Prague avait été sévèrement réprimé dans ce pays resté figé jusqu’en 1993, date de la création de la République Tchèque. Ces tags étaient-ils révélateurs d’une volonté de rattraper le temps perdu ? Les anamorphoses de Kafka étaient aussi étonnantes ; d’autant plus que toutes références à Kafka semblaient avoir été gommées dans la ville. Le café Arco où se réunissaient Kafka et ses amis écrivains, aujourd’hui restauré, était dévasté, à l’abandon. Seule une petite galerie d’art contemporain exhibait ouvertement une image de Kafka sur une roue de chantier. Quand ils interrogeaient des personnes croisées sur les souvenirs qu’il en restait dans la ville, beaucoup répondaient : « Kafka ? connais pas ! ».
Alors elle s’est attachée à retrouver, dans ce court laps de temps passé dans cette ville, quelques lambeaux de souvenirs de la présence de Kafka et des images de la ville telle qu’il a pu la connaître. Puis elle s’est laissée aller à des rêveries évocatrices des années passées, mêlant l’ancien et le moderne.
Les tirages simples sont des 24x30cm. Les images composées, par surimpressions ou collages avec parfois des matériaux ajoutés sont en 50x70 cm.
La maison natale de Kafka clos cette série dans la « Sonate tchèque en clef de scie ».
Cette exposition a été présentée lors d’un Zig Zag ateliers portes ouvertes à Gentilly en 2002 puis dans la grange de Saulx lors des journées « Au fil de la Vouge » à Flagey-Echezeaux près de Dijon en 2003.